Il y a cinq ans de cela j’ai rencontré E. dans un piano bar d’une petite ruelle de Cadiz. Grand, très charmeur, un regard insolent mais domptable, l’animal était plutôt agréable à regarder. Ses grandes mains calleuses, sa voix un peu rauque, son rire remarquable, tout chez lui semblait avoir été fait pour attirer l’attention. Je le regardais évoluer avec amusement en me demandant comment tant de maladresse pouvait avoir quelque chose de touchant. Je ne sais pas si c’était ce voile gris derrière son regard, les rares mouvements non contrôlés qui lui échappaient ou ce tressaillement dans la voix lorsqu’il est venu me saluer mais il y avait en lui une part d’ombre qui ne semblait demander qu’une chose : être révélée au grand jour. Le chanceux avait réussi à piquer ma curiosité et après quelques verres en sa compagnie je lançai mon hameçon prête à ce qu’il morde dans la demi seconde. Je dénouai mes cheveux alors tirés en arrière pour les laisser tomber en cascade sur mes épaules dénudées, ajustai mon bas du bout des doigts et léchai sur mes lèvres le sucre d’un cocktail à l’orange. L’effet fut immédiat, le premier bégaiement arriva. Cela ne pourrait sembler être qu’un détail pour le commun des mortels mais pas pour une prédatrice dans mon genre, c’était le premier signe de faiblesse flagrant qu’i m’était destiné, une fois cette étape franchie, personne n’est capable de revenir en arrière. Les discussions s’enchaînent, les verres se vident et la musique ambiante finit d’achever ce E. déjà bien affaibli. Dans un élan de courage je le regarde déglutir et essuyer une goutte de sueur sur son front avant de me demander en regardant le sol « Tu as besoin que je te raccompagne ? ». L’espoir dans ses yeux était si grand que je sentis en moi un frisson de désir m’envahir. Je regardai avec amusement son corps se tortiller dans l’attente de ma réponse et finis par lui dire d’un air faussement désolé « Il est très tard E. les femmes comme moi n’ont pas besoin d’un homme comme toi pour rentrer sereinement chez elles mais si demain tu te montres assez convainquant peut-être que nous pourrons allez nous promener ensemble. » Je lui tendis un morceau de papier sur lequel j’avais écrit mon numéro et partis sans me retourner.

Le lendemain aux alentours de 15h00 je reçus un message de sa part qui disait « Bonjour Marie, penses-tu que j’ai mérité un moment à tes côtés cet après midi ? J’ai prévu quelques surprises pour toi, tu n’auras qu’à te laisser guider. » La formule de fin était médiocre mais j’avais envie de m’amuser et je me dis qu’il paierait cet affront un peu plus tard. Lorsque je sonnai E. pour qu’il vienne me chercher je n’attendis pas plus de trois minutes avant de le voir arriver dans une belle voiture noire, un grand sourire de nigaud aux lèvres. Il descendit avec un bouquet de pivoines à la main (l’idiot avait bonne mémoire) et m’invita à prendre place. Il me conduit jusqu’aux abords d’une petite crique non loin de la plage principale. Le lieu était charmant et on y dégustait de délicieux « marisco cocido ». En descendant les marches en pierres qui menaient sur la plage de sable fin je découvris que mon joyeux E. avait donné de sa personne : sur l’étendue beige et brûlante étaient disposés des pétales de fleurs blancs, un grand drap en lin, de nombreuses lanternes et un coussin de sol. Nous avons passé l’après midi et le début de la soirée à rire, à débattre jusqu’à enfin pouvoir aborder le sujet qui m’intéressait le plus : les relations intimes. J’expliquais à E. mon goût prononcé pour les hommes soumis et dociles et donnais également quelques détails sur mes pratiques préférées. D’abord timide, je vis dans son regard que j’avais encore visé juste. Il but une gorgée de sangria pour se donner du courage et me dit très doucement « J’ai toujours rêvé qu’une femme comme toi me fasse sentir plus bas que terre, qu’elle me prenne ma virilité, mon corps, mon âme, qu’elle me maîtrise tellement que je n’aurais d’autre choix que de me donner complètement à elle ». Je bus à mon tour dans la coupe le nectar sucré qu’il me tendait et lui dis avec un regard insondable « Tu sais E. tes mots auront forcément des conséquences et quand on veut se donner à moi on ne s’en remet jamais vraiment. Es-tu prêt à prendre ce risque ? ». Il hocha la tête timidement avant de se mettre à mes pieds et de commencer à les embrasser sensuellement.

Cette nuit là, E. aura subi plein de sévices délicieux, morsures, griffures, gifles et il aura même découvert pour la première fois la puissance de mon bassin qui ondule lorsque je porte mon strap-on. Après quelques orgasmes déchirants il aura pu déguster un nectar bien plus savoureux que cette sangria Andalouse que nous aimions tant. Depuis ce jour, chaque année au mois d’aout je reçois une lettre d’E. qui me raconte son avancée au sein du monde de la femdom et je repense avec beaucoup d’émotion à cette aventure à mes côtés qui aura fait de lui un véritable soumis.

Accède à mes contenus VIP

Ces quelques mots ne sont qu’un infime aperçu de mon univers qu s’étend chaque semaine. Tu as la possibilité de t’abonner à ma plateforme VIP ou acheter mon contenu exclusif à l’unité pour le prix d’un bon café. Ne gâches pas cette opportunité.

A lire également